Michel Bouquet reprend son rôle de
souverain ne voulant pas mourir dans Le Roi se meurt de Ionesco. En
2005, sa prestation lui avait valu le Molière du meilleur comédien.
Dans un royaume
dont l'étendue s'est réduite au fil des ans comme une peau de chagrin, Béranger
Ier apprend de la bouche de son médecin, devant sa servante et ses deux épouses
(la belle et jeune Marie et la vilaine et brusque Marguerite) qu'il ne lui
reste plus qu'1h30 à vivre. Mais le roi ne veut pas mourir.
C'est d'abord
pour applaudir Michel Bouquet que je suis allée voir Le Roi se meurt.
C'est avec lui que j'ai découvert le théâtre. C'était à la fin des années 1980,
j'avais dix ans et ma maman m'avait emmenée voir Le Malade imaginaire puis
L'Avare. Quels souvenirs !
Vingt ans plus
tard, Michel bouquet, 88 ans est toujours aussi brillant acteur ; toujours
aussi doué autant dans la bouffonnerie que dans le pathétique ; toujours aussi
"habité" par le rôle qu'il interprète. Son lent chemin vers la mort
est ici absolument exceptionnel.
En plus du jeu
magistral de Michel Bouquet, saluons la performance des autres comédiens de ce Roi
se meurt mis en scène par Georges Werler, et particulièrement celle de
Juliette Carré (madame Bouquet à la ville), absolument irrésistible dans le
rôle de la reine Marguerite, première épouse revêche (et très drôle) d'un roi
grotesque et attachant qui finira, après 400 ans de règne, par accepter de
quitter ce monde.
Le Roi se meurt (1h40) d'Eugène
Ionesco, mise en scène de Georges Werler. Au Théâtre Hébertot, jusqu'au 30 mars.
http://theatrehebertot.com