@Elisabeth Carecchio |
Je l’ai déjà écrit des dizaines de fois ici, je suis une fan inconditionnelle de Joël Pommerat. Ma rencontre avec l’auteur et metteur en scène date de 2006 au festival d’Avignon. J’y avais découvert Le Petit Chaperon Rouge (http://unsoirautheatre.blogspot.fr/2013/04/le-petit-chaperon-rouge.html) Un choc. Un émerveillement. Depuis, je n’ai jamais été déçue de Cendrillon (http://unsoirautheatre.blogspot.fr/2013/05/cendrillon.html) à La Réunification des deux Corées en passant par Cercles/Fictions qui reste pour moi son chef d’œuvre absolu (http://unsoirautheatre.blogspot.fr/2010/02/cercles-fictions.html).
C’est donc le cœur léger que je me suis rendue dimanche soir à l’Odéon pour découvrir Au monde, pièce de 2004 que je n’avais pas eu la chance de voir au moment de sa création. Mon amoureux, qui ne connaissait pas son travail, m’accompagnait. J’étais heureuse de lui faire découvrir ce géni du théâtre actuel, ses comédiens épatants (voix aux micros HF envoutantes, déplacement des corps quasi chorégraphique), son univers sonore superbe, son utilisation de la lumière fabuleuse (qui crée, quasiment à elle seule, tous les éléments du décor) et son esthétique étrange, à la fois mystérieuse et très réaliste. Comme moi, il a été conquis.
Une pièce de Pommerat se reconnaît au premier coup d’œil. Au monde ne déroge pas à la règle. Sur un plateau noir évoluent les membres d’une famille puissante. Il y a le père qui s’apprête à léguer son entreprise, les frères (dont un vient de mettre un terme à une carrière dans l’armée) et les trois sœurs (l’un est enceinte dont on ne sait pas trop qui, l’autre est une vedette de la télévision, la troisième a été adoptée, elle s’appelle Phèdre et semble remplacer une sœur décédée). Il est question de relations familiales, de monde du travail, de la place de l’homme dans la société, d’idéal et d’identité. C’est étrange, sombre, profond, merveilleux, à la fois réaliste et irréel. Puissant.
Je fais l’impasse sur les Marchands (une question d’agenda… – à l’Odéon jusqu’au 19 octobre). Mais j’ai déjà ma place pour La Grande et fabuleuse histoire du commerce. Vivement les Bouffes du Nord à partir du 9 octobre.
Au Monde (1h50) de Joël Pommerat au Théâtre de l’Odéon. Jusqu’au 19 octobre. www.theatre-odeon.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire