mardi 15 septembre 2009

*** Motobécane

@Jean-Marie Legros

Incarner, seul en scène, un homme accusé de la séquestration d’une jeune fille n’était pas un pari gagné. Bernard Crombey le réussit à merveille dans Motobécane, une pièce d’une sensibilité rare.

C’est l’histoire d’un homme au fort accent piccard, qui raconte, de la cellule de sa prison, pourquoi il est accusé d’avoir commis le pire des crimes. Cette raison c’est Amandine, une « pétiote » de 10 ans qui s’est réfugiée chez lui pour échapper à une mère alcoolique et violente et qu’il a cachée pendant plusieurs mois dans son grenier. On le soupçonne de lui avoir fait du mal. Il s’en défend.

Bernard Crombey – qui signe aussi le texte de cette pièce inspirée d’un fait-divers réel dont Paul Savatier a tiré un roman (Le Ravisseur) – incarne, seul en scène, ce personnage simple et naïf. Avec une profonde humanité, il fait vivre ce brave gars du Nord qui n’a reçu ni éducation ni amour mais possède un cœur immense. Avec sensibilité, finesse et sobriété, il se glisse dans la peau de cet être malmené par la vie, dont on se moque au village, mais qui ne ferait pas de mal à une mouche. Surtout pas à cette petite fille, qui comme lui, fut la victime de la cruauté des hommes. Un très beau moment de théâtre.

Motobécane (1h15) de Bernard Crombey, d’après Paul Savatier. Au Lucernaire, jusqu’au 17 oct. www.lucernaire.fr

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