


J’ai découvert le collectif québécois Les 7 doigts de la main avec leur spectacle Traces en 2008 à la Cigale. J’ai été éblouie par leur talent, leur jeunesse, leur énergie et leur humour. Les 7 doigts de la main font un cirque que j’aime, un cirque urbain, intimiste et généreux qui emprunte à toutes les disciplines des arts vivants : du théâtre à la danse en passant bien sûr par le meilleur de l’art circassien. Impossible pour moi de manquer leur retour à Paris. J’étais hier soir avec mon amoureux à la Villette pour la première parisienne de Psy. FABULEUX !!!
Sous-titré « une circothérapie pour toute la famille », Psy explore, sur une bande-son trip-hop géniale, les troubles obsessionnels, comme la paranoïa, l’hypocondrie, l’agoraphobie… Au service de ces névroses : des saynètes théâtrales pleines d’humour, des tableaux dansés parfaitement exécutés et des numéros exceptionnels de trapèze, équilibre, jonglerie, mât chinois, corde aérienne, planche sautoir, roue allemande… Pendant 2 heures, les onze artistes virtuoses des 7 doigts de la main nous en mettent plein la vue sans rien laisser paraître. A la fin, le public est débout. BRAVO !!!
Psy (2h avec entracte) du collectif Les 7 doigts de la main. A la Grande Halle de la Villette, jusqu’au 30 déc. www.villette.com
La Dalle aux chapiteaux est aussi une école de cirque avec des ateliers pour enfants et adultes.
La Nuit du cirque et le Bal du dimanche. A la Dalle aux chapiteaux (place du Maquis du Vercors, Porte des Lilas, 09 54 54 47 24), le 26 nov à 20h et le 27 nov. à 17h.
Jacques Lassalle met en scène L’Ecole des femmes de Molière à la Comédie française avec Julie-Marie Parmentier dans le rôle d’Agnès. Une réussite.
Il y avait du beau monde hier soir à la Comédie française pour la première de l’Ecole des Femmes. C’est vrai que l’événement était à ne pas manquer. Pour sa nouvelle mise en scène, Jacques Lassalle a donc choisi de remonter ce classique de Molière. En confiant le rôle d’Agnès à Julie-Marie Parmentier, on se doutait que l’ancien administrateur général du Français avait vu juste. Le résultat fut au dessus de nos espérances.
Julie-Marie Parmentier est EXTRAORDINAIRE dans la peau de cette figure mythique du théâtre de Molière. Dès la première scène, où elle apparait coiffée d’un élégant chignon sur le toit de la maison dans laquelle Arnolphe la tient enfermée depuis ses quatre ans pour la garder sous sa coupe, la plus éloignée possible des tentations du monde, on est touché par sa grâce, sa beauté, sa douceur, sa pureté. Mais Agnès n’est pas qu’une jeune innocente. Au fur et à mesure que l’intrigue avance (qu’elle découvre le sentiment amoureux avec le jeune Horace, qu’elle perçoit les ambitions d’Arnolphe…) on la voit s’éveiller au monde, devenir plus sûre d’elle-même et en même temps perdre sa gaité et sa légèreté. Et c’est là que le jeu de Julie-Marie Parmentier est éblouissant.
Face à elle, saluons Jérémy Lopez, fabuleux dans le rôle du jeune Horace, gamin immature ne sachant décider sans l’aval des adultes (Arnolphe/son père). Et bien sûr Thierry Hancisse qui incarne un Arnolphe jaloux, cruel, lâche, odieux, désespéré, amoureux, pathétique et en même temps touchant.
L’Ecole des femmes (3h avec entracte) de Molière, mise en scène de Jacques Lassalle. A la Comédie française, jusqu’au 6 janvier 2012.
… Au Théâtre national de Chaillot pour découvrir le spectacle choc du dernier Festival d'Avignon, Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, ou l'adaptation très libre d'Hamlet par Vincent Macaigne. Du 2 au 11 nov. http://theatre-chaillot.fr
… Au Théâtre de la Ville pour assister à la première de France de Lulu de Frank Wedekind par le metteur en scène mythique Robert Wilson avec la troupe du Berliner Ensemble. Du 4 au 13 nov. www.theatredelaville-paris.com
… Au Théâtre de la Commune pour écouter Bruno Abraham-Kremer prêter sa voix à Romain Gary dans La Promesse de l’aube. Du 4 au 27 nov. www.theatredelacommune.com
… Sous le Chapiteau de Cirque en chantier (île Seguin, Boulogne) pour applaudir la compagnie du Cirque du Soleil interpréter Corteo, un spectacle, mis en scène par Daniele Finzi Pasca, qui allie, dans une ambiance de fête foraine, théâtre et acrobatie. Présenté pour la première fois à Montréal en 2005, Corteo a déjà été vu par plus de 5,5 millions de spectateurs dans le monde. Du 4-11 au 19-12. www.cirquedusoleil.com
… Sous le Chapiteau du Cirque Romanès pour La Reine des Gitans et des chats. Parce que j’aime cette attachante tribu de circassiens tziganes menée par la terrible Délia et le sage Alexandre. Du 5-11 au 15-1-2012. www.cirqueromanes.com
… Au Théâtre de l’Odéon (Ateliers Berthier) pour découvrir la nouvelle création de Joël Pommerat, Cendrillon. Parce que j’adore le travail de ce metteur en scène génial, du Petit Chaperon rouge à Cercles/Fiction en passant par Les Marchands.Du 5 nov. au 25 déc. www.theatre-odeon.fr
… Au Théâtre de l’Ouest parisien (Boulogne) pour revoir Jean-Claude Dreyfus dans le rôle d'une femme dévouée s'occupant de son vieux père veuf dans Un mardi à Monoprix. Parce que son interprétation dans cette pièce d'Emmanuel Darley, mise en scène par Michel Didym est, parait-il, absolument remarquable. Du 17 au 20 nov. www.top-bb.fr
… A la Grande Halle de la Villette pour Psy, le deuxième spectacle (après La Vie) que la compagnie québécoise Les 7 doigts de la main présente cet automne à Paris. Parce que la découverte de cette troupe, adepte d’un cirque urbain, intime et explosif, fut une vraie révélation (cf. Traces en 2009, http://unsoirautheatre.blogspot.com/2009/12/traces.html). Du 23 nov. au 30 déc. www.villette.com
… Au Théâtre de l'Odéon (Théâtre de l’Europe) pour la reprise d’Un tramway d’après le chef d’œuvre de Tennessee Williams monté par le brillant metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski (traduction du libano-québécois Wajdi Mouawad) avec Isabelle Huppert dans le rôle de Blanche DuBois (http://unsoirautheatre.blogspot.com/2010/02/un-tramway.html). Du 25-11. au 17-12. www.theatre-odeon.fr
… Au Trianon pour le retour à Paris de l’incroyable clown russe Slava Polunin (fondateur du Teatr Licedei) et son formidable spectacle Slava’s Snowshow (http://unsoirautheatre.blogspot.com/2009/12/slavas-snowshow.html) A voir absolument en famille ! Du 29-11 au 31-12. www.letrianon.fr
Et aussi…
Salle Gaveau, Gaspard Proust (du 8 au 12 nov.) ; au Théâtre de l’Atelier, Fanny Ardant dans L’Année de la pensée magique (du nov. au 14 déc.) ; au Petit Théâtre de Paris, Sunderland (jusqu’au 4 déc.) ; au Théâtre des Mathurins, Michel Jonasz – Abraham (jusqu’au 12 déc.) ; au Théâtre du Rond-Point, La Loi du marcheur (du 29 nov. au 31 déc) ; au Théâtre de la Madeleine, Diplomatie (jusqu’au 31 déc.) ; au Théâtre de la Gaîté Montparnasse, François-Xavier Demaison s’évade (jusqu’en déc.) ; au Théâtre Marigny, Cabaret (jusqu’au 8 jan.) ; à l’Essaïon, Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter (jusqu’au 28 jan).
Hier soir avait lieu la première parisienne de Sul Concetto di Volto nel Figlio di Dio de Romeo Castellucci. Je n’étais pas au Théâtre de la Ville (mon petit chou a eu sa première gastro…), mais des amis* m’ont raconté la tentative d’un groupe de catholiques intégristes, se revendiquant de l’Action française, de faire annuler la représentation (voir le compte-rendu de la soirée sur http://www.telerama.fr/scenes/l-action-francaise-crie-au-sacrilege-au-theatre-de-la-ville,74283.php). Leur prochaine cible, annoncée dans un communiqué de presse reçu hier : Rodrigo Garcia au Rond-Point. Nauséabond…
* Lire aussi la très juste analyse de Marie Plantin : http://spectacles.premiere.fr/pariscope/Theatre/News-Spectacles/Polemique-autour-du-dernier-Castellucci-chercher-le-blaspheme-2965894
Elodie Navarre, Constance Dollé, Léopoldine Serre, et Vincent Deniard sont des noms à retenir. Ils excellent dans Sunderland, mon coup de cœur « théâtre privé » de la rentrée.
Ça se passe dans une petite ville du nord de l’Angleterre en crise, entre usines fermées pour cause de grippe aviaire et matchs de foot arrosés à la bière. Sally (Elodie Navarre, magnifique dans son rôle de jeune chômeuse sexy et tenace) se bat pour conserver la garde de sa petite sœur (Léopoldine Serre) devenue autiste après le suicide de leur mère. Elle est aidée par sa colloc Ruby (Constance Dollé, génialissime experte « gouailleuse » en téléphone rose) et par son ami d’enfance, Gaven (Vincent Deniard, surprenant en colosse au grand cœur). Ensemble, ils se serrent les coudes face à cette vie qui ne les épargne pas.
Vous craignez torrents de larmes et pathos ? Il n’en est rien. On rit énormément dans cette comédie sociale à la Ken Loach du français Clément Koch. Les dialogues ciselés, la mise en scène efficace et l’interprétation parfaite des comédiens font de cette petite pièce un vrai bijou.
Sunderland (1h30) de Clément Koch, mise en scène de Stéphane Hillel. Au Petit Théâtre de Paris, jusqu’au 18 déc Prolongations jusqu'au 31 mars. www.theatredeparis.com
@Stéphane Trapier
On connaissait Jean-Michel Ribes directeur du Théâtre du Rond-Point. On le savait aussi auteur et metteur en scène prolifique (René l'énervé, jusqu’au 29 oct.). Voilà qu'on le découvre directeur de la publication d'une revue collaborative en ligne, Ventscontraires.net.
Dans ce journal irrévérencieux d'un genre nouveau, les billets d'humeur des "grandes plumes" (Michel Onfray, Marie Nimier, Macha Sery, Pierre Notte, David Foenkinos, Judith Perrignon...) côtoient les coups de cœur (ou de griffes) d’internautes en cours de bizutage.... De quoi est-il question ? De théâtre (actuellement Sophie Marceau et Gaspard Proust en promo pour le Rond-Point) mais aussi – et surtout – de politique (primaires socialistes, Indignés américains….), de sexe (mais pas le lundi !), d’économie, de brèves de comptoir bretonnes, de féminisme, de Martini et de Vodka…. C'est impertinent, décalé, surprenant, insolent. A découvrir. http://www.ventscontraires.net
Michel Jonasz revient au Théâtre des Mathurins avec son magnifique seul en scène, Abraham. Pourquoi j’ai adoré…
… Parce que Michel Jonasz est un grand acteur. Un véritable homme de scène qui sait occuper l’espace, placer sa voix et surtout jouer juste. Pendant 1h30, on est pendu à ses lèvres, on rit, on pleure… Sans jamais trop en faire dans son sobre costume sombre, Michel Jonasz sait nous toucher en plein cœur.
… Parce que l’histoire qu’il raconte est importante. C’est celle d’Abraham, son grand père juif polonais qui vécut en Hongrie avant de connaître
… Parce que malgré la tragédie de l’Histoire, Abraham est une pièce pleine d’amour, de vie et de nostalgie heureuse. C’est surtout une pièce remplie d’humour, ce délicieux humour yiddish que Michel Jonasz, sur fond de musique tzigane, retranscrit à merveille.
Chapeau monsieur Jonasz !