*** Demain il fera jour

@Marcel Hartmann

@Marcel Hartmann

Michel Fau met en scène ce drame familial de Montherlant se déroulant dans la France de 1944. Du Michel Fau comme j’aime !

Je l’ai déjà écrit ici, je suis une immense fan de Michel Fau. Qu’il joue les divas travestis ou qu’il monte des pièces classiques, il me séduit au-delà du raisonnable. Ces dernières années, j’ai vu tous ses spectacles : Maison de Poupée d’Henrik Ibsen (http://unsoirautheatre.blogspot.fr/2010/03/maison-de-poupee-michel-fau.html), Nono de Sacha Guitry (http://unsoirautheatre.blogspot.fr/2010/10/nono.html),  Récital emphatique, Que faire de Mister Sloane de Joe Orton.  

C’est donc le cœur léger que je me suis rendue ce soir au Théâtre de l’Œuvre (très joli petit théâtre dans le 9^e arrondissement que je n’avais pas fréquenté depuis longtemps) pour assister à son nouveau spectacle, Demain, il fera jour, une courte pièce de Montherlant à l’humour acide et à la fin tragique dans laquelle il est question de résistance, de collaboration et d’épuration. Michel Fau y campe un père monstrueux (il excelle dans ce genre de rôles !) qui autorise son fils (Loïc Mobihan), au grand désespoir de sa mère (Léa Drucker), à entrer dans la résistance pour se racheter une bonne conscience.  

@Marcel Hartmann

Le spectacle, dont il faut saluer la beauté des décors et des costumes (toujours très soignés chez Michel Fau) a été chaleureusement applaudi mais il n’a pas plu à tout le monde. Une remarque d’une spectatrice m’a beaucoup fait rire : « Oh, c’était pas terrible… et puis qu’est-ce qu’il était énervant le père avec ses cheveux sales ! ». J’ai adoré car ça m’a fait comprendre, justement, pourquoi moi j’avais aimé la pièce. Elle m’a plu précisément parce que j’adore ce monsieur à la mèche grasse : j’aime son teint blafard, j’aime ses yeux cernés, j’aime ses costumes croisés, j’aime sa gestuelle, j’aime surtout sa voix et plus encore sa diction.  

Est-ce que je recommande la pièce ? Aux gens qui aime Michel Fau, bien sûr. Aux autres, je les invite à découvrir son univers désuet si singulier. En espérant que, comme moi, ils y seront sensibles.  

Demain, il fera jour (1h30) d’Henri de Montherlant, mise en scène de Michel Fau au Théâtre de l’œuvre. Jusqu’au 30 juin.  www.theatredeloeuvre.fr