mercredi 9 décembre 2009

* Le Dragon bleu

@Erick Labbé

La venue de Robert Lepage à Paris, génial auteur et metteur en scène québécois, est toujours un événement. Sa dernière création, Le Dragon bleu, ne m’a toutefois pas convaincue.

Lundi 7 décembre devant le Théâtre national de Chaillot. Une pluie fine et glaçante tombe sur Paris. Je n’ai pas de parapluie, suis épuisée par une longue journée de boulot, mais heureuse : ce soir je vais voir le spectacle d’un magicien de la mise en scène, d’un maître absolu de la poésie visuelle : le québécois Robert Lepage.

Première scène. Un homme, assis par terre, écrit à l’encre rouge sur une feuille posée sur la scène, des caractères chinois qui se reproduisent, comme par magie, sur un écran vidéo installé face au public. La « patte » de Lepage est reconnaissable entre mille. Cette démonstration de calligraphie chinoise est sublime… Ça commence fort.

Deuxième scène, aéroport de Shanghai, début de l’histoire. Pierre Lamontagne (vu il y a 25 ans dans La Trilogie des Dragons, pièce fondatrice de l’œuvre de Lepage) est un artiste en panne d’inspiration. Il a quitté le Québec pour la Chine où il a ouvert une galerie d’art. Il vient attendre Claire Forêt, son ex-femme et amie de longue date, publiciste montréalaise à succès, qui a fait le voyage en Chine pour adopter une fille. Elle rencontrera bientôt Xiao Ling, une jeune artiste peintre chinoise, maîtresse de Pierre qui tombera enceinte de son mentor, lequel ne voudra pas reconnaître l’enfant…

A partir de ce postulat, Robert Lepage aurait pu créer une pièce passionnante sur les relations amoureuses, l’art en Chine, l’adoption, le processus de création, l’avenir du communisme au pays de Mao… Malheureusement, il ne creuse aucune des thématiques qu’il soulève et se contente de nous livrer une histoire sentimentale à trois, aussi linéaire que caricaturale. Résultat on s’ennuie. Et même la mise en scène, pourtant sublime quoique presque (pour une fois) trop chargée d’effets, ne parvient à sauver ce texte sans saveur ni émotion. Dommage ses précédentes création (La Trilogie des dragons, Le Projet Andersen …) étaient si novatrices, si émouvantes et surtout si fortes de sens...

Le Dragon bleu (1h50) de Robert Lepage et Marie Michaud, mise en scène de Robert Lepage. Au Théâtre national de Chaillot. Jusqu’au 15 déc. www.theatre-chaillot.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire