@Manuel Pascual
Seule en scène, Alice Belaïdi interprète une jeune bergère du Maghreb à qui la vie n’a fait aucun cadeau. Un spectacle bouleversant servi par une comédienne au talent immense.
Confidences à Allah, adapté du roman éponyme de Saphia Azzeddine, est une histoire tragique. C’est celle de Jbara, une jeune musulmane originaire d’un bled perdu dans les montagnes du Maghreb, qui raconte à son Dieu, dans une langue crue et brutale, l’horreur de son existence (le viol à l’âge de 16 ans par un voisin, la violence du père, la grossesse non désirée, la prostitution …) mais aussi ses rêves, ses espoirs, et surtout son désir de s’en sortir, quoi qu’il arrive.
Seule en scène, dans une mise en espace minimaliste signée Gérard Gelas, Alice Belaïdi, 22 ans, interprète cette petite bergère née dans un monde qui ne veut pas d’elle. Tantôt en colère, tantôt désespérée, tantôt enfantine, espiègle ou drôle, elle est merveilleuse dans le rôle de cette femme qui malgré les drames ne se soumet pas. Alice Balaïdi, saisissante, gracieuse et solaire, apporte une humanité bouleversante au destin tragique de son personnage malmené par la vie et par les hommes. Elle a reçu pour ce rôle le prix de la Révélation théâtrale de l’année 2009 décerné par le Syndicat professionnel de la critique. Une distinction amplement méritée.
Confidences à Allah (1h25) de Saphia Azzeddine, mise en scène de Gérard Gelas. Au Théâtre de la Gaité Montparnasse, jusqu’au 17 jan. www.gaite.fr
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